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Des collégiens apprentis musiciens s’épanouissent en classe artistique

Au collège d’Auteuil, une vingtaine d’élèves inscrits en classe artistique renforcée se retrouvent tous les lundis après-midi pour jouer ensemble. Une initiative qui "redonne du sens à l’école" et permet d’éviter le décrochage scolaire.

Le son de plusieurs instruments de musique s’échappe des salles de classe. Dans la première, des élèves grattent délicatement des cordes de guitare. Dans la deuxième, ils appuient sur les touches d’un clavier en écoutant les conseils des intervenants. Dans la troisième, située un peu en retrait le bruit des toms de la caisse claire et des cymbales résonnent.

À chaque élève, son instrument. En tout, ils sont plus d’une vingtaine (hors temps de covid) à venir répéter dans le bâtiment du centre culturel tous les lundis après-midi. Ces jeunes de 5ème font partie de la classe artistique renforcée du collège Edmée-Varin. Ce projet leur permet de s’investir dans une pratique artistique et de s’y tenir trois heures par semaine.

« La classe artistique renforcée (CAR) a commencé en 2016 avec une classe de sixième Segpa qui est restée jusqu’à la troisième. En 2021, on a réitéré le projet pour trois ans. Après un sondage que j’ai mené en sixième, j’ai récolté un certain nombre d’élèves », explique Clément Bachellereau, professeur de musique. Certains n’avaient encore jamais touché un instrument de musique avant d’intégrer ce projet. Une première expérience instrumentale possible grâce à l’AFMI (l’Association de formation de musiciens intervenants) qui met à disposition des enseignants et du matériel. « On prête aux élèves des claviers, des saxophones qu’ils peuvent rapporter chez eux », précise Alain Guarese, le directeur de l’AFMI. Roxane, 12 ans, est d’ailleurs venue avec son trombone pour cette séance un peu spéciale en demi-groupe, crise sanitaire oblige. Après sa répétition avec son professeur, place à la pratique collective. « Au bout d’une heure et demie, ils répètent tous ensemble », annonce Clément Bachellereau. Dans cet orchestre, tous les élèves sont accueillis, quelles que soient leurs aptitudes. Même si la classe artistique peut créer des vocations, ce n’est pas son objectif premier. « Nous ne sommes pas là pour former des musiciens professionnels mais pour travailler sur un projet », appuie le directeur de l’AFMI.

JOUER POUR NE PAS DÉCROCHER

Ces classes redonnent du sens à l’école en rapprochant l’équipe enseignante et l’équipe artistique. Ce projet est avant tout une source d’épanouissement pour les élèves. « Il permet d’éviter le décrochage scolaire. Comme certains ne sont pas trop attirés par l’école, ce cours leur permet de rester », ajoute Alain Guarese. « L’objectif c’est : je trouve ma place dans l’orchestre, je trouve ma place scolaire », indique René Rolly, principal du collège. Ces apprentis musiciens se produisent ensuite trois ou quatre fois par an. Une étape parfois « stressante », mais toujours très enrichissante.

Mise à jour : 18 mars 2022